L’incision du lit de l’Isère consécutive aux extractions massives de matériaux réalisées entre 1950 et 1980 a nettement dégradé la protection en enrochement de certains tronçons de digue de la Combe de Savoie. Les prélèvements de matériaux dans le lit de l’Isère ont été particulièrement conséquents aux extrémités amont et aval de la Combe de Savoie.
La protection en enrochement de la digue rive gauche de l’Isère au droit de la gravière de Gilly-sur-Isère a ainsi été affaiblie par l’enfoncement du lit.
De plus, sur une partie du linéaire la gravière a été creusée en arrière immédiat de la digue. Cette situation constitue un facteur d’affaiblissement de l’ouvrage et serait source de scénarios aux conséquences dramatiques en cas de rupture de la digue.
La réparation du tronçon de digue rive gauche de l’Isère constitue un travail jugé prioritaire.
› Le linéaire de digue réparée
La digue sera réparée sur 500m en rive gauche de l’Isère au droit de la gravière de Gilly-sur-Isère / Grignon.
› Renseignements administratifs
Organisation
- Maître d’ouvrage : SISARC
- Maître d’oeuvre : Hydrétudes Alpes du Nord
- Groupement d’entreprises de travaux : Eiffage – Etablissement FOREZIENNE (mandataire) & MARTOIA TP
Montant des travaux
- 1 566 445.36 € TTC
Financement
- Etat : 100% du montant hors taxe des travaux
› Principe des travaux de réparation
〉〉 Réparation de la protection en enrochements libres
Une partie des travaux de réparation va consister à reconstituer la partie inférieure de la protection en enrochements qui est aujourd’hui déstructurée suite à l’enfoncement du lit. Sur une durée d’environ 6 mois, ce sont 36.000 tonnes de blocs qui vont être mis en place. Les blocs d’enrochements libres sont posés à la pelle et soigneusement agencés les uns par rapport aux autres.
〉〉 Épaississement de la digue côté rivière
Le creusement de la gravière a l’arrière immédiat de la digue de l’Isère favorise les risques de brèche par le mécanisme dit « d’érosion interne« .
En crue, la hausse du niveau d’eau côté Isère, génère des écoulements dans le corps de la digue. Si ces écoulements sont trop importants, la vitesse de l’eau dans l’ouvrage est alors suffisante pour entrainer les matériaux constituant le corps de digue ce qui « ronge / érode » l’ouvrage de l’intérieur. Plus la digue est étroite et plus les matériaux qui la constituent sont perméables plus les écoulements dans le corps de l’ouvrage sont importants.
Pour réduire les risques de défaillance, les travaux vont aussi consister à épaissir la digue côté rivière avec des matériaux présentant une faible perméabilité. Cet épaississement côté rivière est rendu possible car dans ce secteur le lit de l’Isère dispose d’une capacité d’écoulement importante, supérieure à la crue centennale.
Cet épaississement ne va pas réduire la capacité actuelle du lit. Des épis construits dans les années 1940, probablement dans le but de favoriser la reprise par l’Isère des matériaux solides apportés par le torrent du Chiriac, empiètent déjà sur l’Isère. Ils sont très faiblement efficaces comme en témoigne l’atterrissement végétalisé qui s’est formé en rive droite malgré la présence des épis.
Les épis font 15m de large et ils seront démontés dans le cadre du chantier. L’épaississement et la protection en enrochements sont d’une largeur de 9m qui est donc inférieure à celle des épis.
〉〉 Modalités de réalisation & Calendrier
Les travaux de confortement de la digue en rive gauche vont conduits entre octobre 2022 et mars 2023.
Ils vont être réalisés en travaillant à l’abri d’un batardeau. Le batardeau est un ouvrage temporaire qui permet de dévier le lit principal de l’Isère sur la berge opposée à celle sur laquelle sont conduits les travaux.
Compte tenu de la topographie du site au démarrage du chantier, la réalisation du batardeau va nécessiter d’élargir le lit en terrassant dans l’atterrissement végétalisé présent en rive droite de l’Isère. Une fois la réparation de la digue achevée, le batardeau sera démantelé de façon à ce que l’Isère puisse s’écouler sur la totalité de la largeur du lit.