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Restauration du lit de l’Isère – Phase 4

Depuis les années 1990, le lit de l’Isère est le siège d’une métamorphose importante qui modifie totalement son style alluvial. Cette métamorphose transforme un milieu initialement à forte dynamique occupé par des espèces pionnières, en un milieu figé siège d’une végétation terrestre ou d’espèces envahissantes. Ce phénomène porte le nom de « dynamique de lit amoindri ».

Aujourd’hui, l’Isère ne parvient ni à entretenir ni à régénérer la totalité de l’espace intra-digue. La dynamique de lit amoindri est préjudiciable, tant pour la sécurité publique que pour la biodiversité et l’environnement.

Au regard de ce diagnostic, incompatible avec les objectifs de « bon état écologique » de la Directive Européenne sur l’Eau, un programme de restauration du lit endigué de l’Isère a été initié. L’Isère, ayant dépassé son seuil de résilience, des interventions mécaniques sont nécessaires pour parvenir à cet objectif.

› Le linéaire de lit restauré

Entre octobre 2022 et mars 2023, la quatrième phase des travaux de restauration du lit de l’Isère sont se dérouler dans le secteur compris entre le pont de Frontenex et la courbe de Montailleur.

› Renseignements administratifs

Le SISARC intervient en tant que maitre d’ouvrage des travaux de restauration, en partenariat avec l’Etat propriétaire du lit de l’Isère.

Organisation

  • Maître d’ouvrage : SISARC
  • Maître d’oeuvre : Hydrétudes Alpes du Nord
  • Entreprises de travaux : Groupement VINCI Construction Terrassement (Mandataire)-SOCCO

Montant des travaux

Le montant total du marché s’élève à 1 619 708.40€ TTC. Celui-ci se décompose en une tranche ferme et 3 tranches optionnelles.

TrancheMontant €TTC
Tranche ferme - 3 atterrissements 1 079 004.0 €
Tranche optionnelle n°1149 977.2 €
Tranche optionnelle n°2179 025.6€
Tranche optionnelle n°3211 701.6€
Total1 619 708.40€

Financement

Le financement de l’opération est réparti comme suit :

  • Etat : 41,67 % du montant TTC des travaux
  • EDF : 33,33 % du montant TTC des travaux
  • Agence de l’Eau : 25 % du montant TTC des travaux

L’opération de restauration fait l’objet d’une collaboration forte avec les acteurs intéressés par la gestion de l’Isère. Ainsi, les aspects techniques de la démarche sont examinés dans un comité technique spécialisé composé des services de l’Etat (DDT de la Savoie, DREAL Rhône Alpes), de l’Agence de l’eau, d’EDF, du CENS, du laboratoire d’écologie Alpine de l’Université de Grenoble et de la Fédération de Savoie pour la pêche et la protection des milieux aquatiques.

› Principe des travaux de restauration

Travaux d’arasement des atterrissements

L’objectif des travaux est d’obtenir un état restauré à la fois le plus intéressant possible du point de vue écologique et le plus propice à être pérennisé.
Les travaux commencent par le déboisement et le débroussaillage des atterrissements, ils se poursuivent ensuite par le terrassement et l’export des matériaux limoneux. Au total durant la phase 4, les travaux de terrassement et de mise en dépôt vont concerné un volume maximum de 280 000m3 de limons.

Pour finir, un remodelage des bancs de galets, notamment afin d’assurer la réouverture de bras secondaires fonctionnels, peut être effectué en fonction de la géométrie du toit des galets découverte après enlèvement des limons.

Cette intervention complémentaire présente un double intérêt :

  • un intérêt indiscutable pour la faune piscicole ;
  • un intérêt sur la pérennisation des travaux puisque les bancs de galets déconnectés de la berge, comme ils l’étaient à l’origine, sont moins sujets à la réinstallation de la dynamique de lit amoindri ;

Les coupes visibles ci-dessous illustrent les principes de restauration du lit de l’Isère.

Mise en dépôt des limons

Conformément à la réglementation en vigueur, l’ensemble des atterrissements du lit de l’Isère en Combe de Savoie a fait l’objet d’une importante campagne d’échantillonnage, puis d’essais en laboratoire permettant d’étudier la qualité des sédiments extraits du lit. C’est au total 250 prélèvements qui ont été utilisés pour produire 159 échantillons.

Les analyses chimiques ont permis de montrer les limons extraits du lit de l’Isère pouvaient être mis en dépôts dans des plans d’eau, notamment pour restaurer d’ancienne gravière en zone humide, ou mis à terre pour renforcer les digues.

Les sédiments limoneux extraits du lit de l’Isère dans le cadre de la Phase 4 sont immergés dans le plan d’eau de la Commune de Montailleur. Ces matériaux vont permettre de créer une zone humide d’environ 1ha dans la partie SUD du plan d’eau.

Ce réaménagement contribue à la renaturation écologique du site et est favorable à la conservation de la biodiversité à l’échelle de la Combe de Savoie. Avant les travaux, la partie SUD du plan d’eau a une profondeur comprise entre 20 et 25m et les berges sont très raides. La zone humide créer va permettre de constituer une mosaïque d’habitats favorables au développement d’hélophytes, de roselières aquatiques et de saulaies.

› Et après … ?

Pérennisation des travaux

A l’issue des travaux d’arasement décrits ci-avant, pour éviter que les atterrissements ne se redéveloppent, il est nécessaire d’examiner la possibilité de traiter les causes du problème, en particulier la disparition des hautes eaux annuelles qui permettaient en quelque sorte « l’auto entretien » du lit.

Le volet pérennisation repose sur la combinaison de deux types d’actions :

  • l’amélioration des conditions « d’auto-entretien » de la rivière par le rétablissement de hautes eaux plus fréquentes, qui sera d’abord expérimentalement testée ;
  • des travaux d’entretien du lit restauré, notamment par des interventions mécaniques portant essentiellement sur la végétation, mais aussi potentiellement sur les substrats ;

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