› Une rivière ce n’est pas que de l’eau !
L’eau s’écoulant dans la rivière n’est que la partie visible de l’iceberg… en effet la rivière, de sa source jusqu’à la mer transporte des blocs, des rochers, des cailloux, des galets, des graviers, des sables. Les cours d’eau transportent aussi des matériaux fins comme les limons, qui eux transitent en suspension dans la colonne d’eau.
› Une rivière ça bouge !
Une rivière n’est pas figée, son tracé évolue au fil du temps. Les cours d’eau changent au gré des crues, des phénomènes d’érosion et de dépôts. Ces ajustements sont le résultat d’interactions entre les matériaux solides transportés par l’écoulement (cailloux, galets, limons…) et la quantité d’eau disponible pour assurer ce transport.
La dynamique de lit amoindri est le résultat d’un de ces ajustements.
› Qu’est-ce que la dynamique de lit amoindri ???
Son effet visuel
Le terme de dynamique de lit amoindri désigne le développement d’une végétation importante en lit mineur conduisant à la création d’atterrissements. Ces derniers comblent peu-à-peu le lit mineur et réduisent l’espace disponible pour la rivière.
C’est une évolution anormale de la rivière qui est la conséquence d’une modification de son hydrologie. Elle intervient notamment suite à la construction d’aménagements hydroélectriques.
L’explication
Considérons une rivière dont les petites crues déplacent régulièrement les sédiments, remodelant et régénérant souvent le lit de celle-ci.
La végétation n’a pas le temps de se développer suffisamment entre deux périodes de hautes-eaux annuelles consécutives et la rivière régénère le milieu de manière régulière.
Supposons que le régime de crue (l’hydrologie) de la rivière se modifie : l’intervalle de temps entre deux petites crues consécutives s’allonge. La végétation a donc plus de temps pour se développer, renforcer son assise.
A la crue suivante, la végétation est suffisamment ancrée et n’est pas emportée par l’écoulement. Elle agit alors comme un peigne et piège les sédiments fins transitant en suspension.
L’épaisseur de limon augmente et permet donc un développement encore plus important de la végétation.
Si l’intervalle enter deux petites crues continue de permettre le développement de cette végétation, celle-ci se développe de plus en plus entre chaque période de hautes-eaux. Elle renforce par là même son effet de peigne en crue : lorsque la végétation se retrouve submergée elle bloque de nouveau une couche de limon supplémentaire.
Progressivement, le banc de gravier initialement mobile se retrouve fossilisé sous une couche conséquente de limon. Le bras secondaire se comble et seul un chenal unique en forme de U se maintient. Les dépôts de limon conduisent au perchement de l’atterrissement au-dessus du fil d’eau ordinaire. Ce nouveau milieu n’est plus propice aux espèces qui pionnières et permet de développement d’une végétation terrestre.